Marion Rousse face à des problèmes d’argent
Si le Tour de France Femmes
connaît un important succès depuis qu’il son grand retour en 2022,
Marion Rousse doit composer avec les limites financières des
équipes féminines.
Le succès du Tour de France Femmes ne se dément pas. L’édition
2024, marquée par la première victoire d’étape d’une coureuse
française, Cédrine Kerbaol, et l’incroyable final à suspens entre
Katarzynia Niewadoma et Demi Vollering, battue pour quatre petites
secondes, a confirmé la nouvelle dimension prise par l’épreuve. Et
ce malgré une programmation en plein mois d’août, Jeux Olympiques
obligent.
« Les 2 premières éditions ont très bien marché et on a
pensé que cela avait un lien avec la diffusion du Tour Femmes juste
après le Tour Hommes, a ainsi souligné Marion Rousse, la directrice
du Tour de France femmes à 7 Jours à Clermont. L’année dernière, on
était donc dans l’attente avec les JO 2024, qui se sont intercalés
entre les deux éditions du Tour. »
« Malgré la coupure, le public a pris l’habitude de regarder
le Tour féminin, peu importe sa date de diffusion. Cela nous montre
donc que le vélo féminin a sa place à la télévision et cette
catégorie tient la route », a-t-elle poursuivi, ajoutant au
sujet de l’édition 2024: « L’année dernière, le spectacle
était à son paroxysme avec les 4 secondes que séparaient les deux
premières coureuses au sommet du Alpes du Huez, ce qui est du
jamais vu. On s’installe progressivement mais il est important de
noter que le système du cyclisme féminin reste encore fragile.
»
Marion Rousse ne veut pas aller trop vite
La principale raison de cette fragilité tient évidemment à
l’aspect financier. Les budgets des différentes équipes n’ont rien
à voir avec ceux des formations masculines et il est donc
difficilement envisageable pour le Tour féminin de s’étaler sur
trois semaines comme le Tour masculin. Une étape à certes été
rajoutée au menu des coureuses cet été, avec désormais neuf étapes,
mais pour la championne 1992,il est difficilement envisageable
d’aller plus loin à court terme.
« Il ne faut pas griller les étapes en allant trop
vite, a-t-elle prévenu. Il ne faut pas oublier que chez
les hommes, il y a 30 coureurs et leurs staffs qui sont rémunérés
et chez les femmes, elles sont 10, 11 coureuses à être rémunérées.
De plus, nous nous sommes imposés dans un calendrier sportif déjà
important et l’objectif n’est pas de tuer les cyclistes pour les
autres courses de la saison. Il faut y aller progressivement, c’est
déjà un signe fort de passer de 8 à 9 étapes. Le principal à
retenir est que l’on ferme la porte à rien. »
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