Florian Grill remercie les Bleus
Alors que le rugby français
traverse une passe financière très compliquée au point de ne pas
être à l’abri d’un éventuel redressement fiscal prochainement,
Florian Grill, évoquant ces importants déficits, ne cache pas qu’il
a apprécié l’effort qu’ont consenti les joueurs du XV de France en
marge du dernier Tournoi des 6 Nations, remporté par les
Bleus.
Ce n’est un secret pour personne : les temps sont durs pour le
rugby français, qui traverse une passe financière très inquiétante.
D’aucun aurait pu penser que le titre dans le dernier Tournoi des 6
Nations d’un XV de France qui n’avait plus soulevé le trophée
depuis trois ans, avec le Grand Chelem comme cerise sur le gâteau,
amène également un plus au niveau des caisses. Il n’en a rien été,
ou pratiquement rien.
« Ça améliore les comptes de la FFR. On avait budgétisé une
deuxième place, compte tenu des primes perçues auprès du
Six-Nations, c’est donc 500 000 euros de mieux », note
uniquement Florian Grill. Ainsi, si le retour au premier plan de
ces Bleus qui avaient eu beaucoup de mal à digérer la grosse
désillusion de la dernière Coupe du monde a redonné le sourire à
tout le monde au sein de la Fédération française de rugby (FFR), la
situation n’en reste pas moins toujours autant délicate au niveau
des finances.
Dans ce sens, Grill, interrogé longuement ce vendredi dans les
colonnes de Sud Ouest, tient à adresser un coup de chapeau à
Antoine Dupont et ses coéquipiers, qui n’ont pas hésité, à entendre
leur président, à faire un effort financier pour tenter d’aider
l’institution à remonter la pente, ou au moins faire en sorte que
cette crise pratiquement sans précédent ne s’aggrave pas
davantage.
Grill : « Si on
devait payer demain, on serait en dépôt de
bilan »
« Je suis très fier de leur attitude », avoue Grill,
sans pour autant révéler les chiffres. En revanche, le patron du
rugby français fait preuve de la plus grande transparence en ce qui
concerne le montant du déficit actuel. La somme peut sembler
vertigineuse, avec 54 millions d’euros de dettes. Heureusement pas
dans l’immédiat. En revanche, il pourrait réellement y avoir péril
en la demeure et éventuel redressement fiscal à venir si la FFR ne
parvient pas au plus vite – Grill s’est fixé trois ans – à combler
18 millions d’euros, soit le déficit d’exploitation du GIE, en
charge de l’organisation du Mondial 2023 en France.
« Celui-là, on est capable de le gérer. On y arrivera (…)
On a commencé à mettre en place toute une série d’actions. Notre
objectif est de le résorber en trois ans grâce à la billetterie et
à nos partenaires, mais aussi par des réductions de charges »
révèle le dirigeant de 59 ans, qui appelle en revanche d’ores et
déjà à « la solidarité et aux efforts de tout le monde »
pour gommer les 36 millions restant. « Les 54 millions de
pertes de la Coupe du monde qui viennent s’additionner, c’est hors
de proportion : si on devait les payer demain, on serait en dépôt
de bilan », ne cache pas Florian Grill, qui n’en finit plus
d’agiter le signal d’alarme.
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