Chez les Bleues du biathlon, elle a vécu « un enfer »
Alors que l’équipe de France
féminine de biathlon cartonne cet hiver, la concurrence interne,
même si elle passe bien, possède un côté néfaste pour celles qui
doivent de battre pour rester sélectionnées.
Lou Jeanmonnot (2e du classement général), Julia Simon (4e),
Jeanne Richard (5e), Océane Michelon (6e), Justine Braisaz-Bouchet
(9e)… Depuis le début de la saison, l’équipe de France de biathlon
affiche un niveau de performance assez hallucinant. On ne peut que
s’en réjouir, mais cela n’occulte pas l’aspect négatif de cette
histoire: les places en sélection valent très chères, et la
concurrence interne est presque plus forte qu’avec les autres
nations.
Pour les Mondiaux, il n’y avait que cinq places à prendre (et le
choix a donc été rapide), mais il faudra sacrifier un élément sur
certaines courses, où la France n’aura que quatre
« quotas » à aligner. Et pour toutes les autres, celles
qui brillent notamment en IBU Cup (le deuxième échelon du circuit
mondial), il faut se contenter de la sixième place sur les listes
pour les étapes de Coupe du monde, ou d’un statut de remplaçante
pour les Mondiaux.
Chez les Bleues, « on est sans arrêt sur un siège
éjectable »
Sophie Chauveau est l’une des principales victimes de cette
concurrence. La saison passée, elle était une membre à part entière
du collectif Coupe du monde. Elle était même, en compagnie de Lou
Jeanmonnot, Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet, du quatuor qui
est allé chercher la médaille d’or lors du relais des Mondiaux.
Mais cet hiver, un début de saison en demi-teinte lui a coûté
cher.
« Je dois être honnête, j’ai dit à ma famille que
c’était cool à voir à la TV, mais c’est un enfer d’être dans cette
équipe de France, a-t-elle avoué cette semaine à la chaîne
L’Equipe, avant le coup d’envoi des championnats d’Europe. On
est sans arrêt sur un siège éjectable. Il y a ce côté-là, et le
côté positif, d’une équipe où ça pousse de tout les côtés, et où on
est obligé de se surpasser et de se donner encore plus. C’est ce
qui m’a permis l’année dernière de réussir et de faire mes
performances, et c’est ce qui permet à Jeanne (Richard) et Océane
(Michelon) de faire des performances comme elles font, qui sont
juste impressionnantes. C’est un énorme côté positif pour l’équipe
de France, mais c’est vrai que ce n’est pas toujours facile à
gérer. »
Sophie Chauveau écartée après Le Grand-Bornand
Cela ne donne en effet que peu de droit à l’erreur. Sophie
Chauveau était déjà sur la sellette après une seule étape, à
Kontiolahti, où elle s’est loupée. Elle avait très vite relevé la
tête en décrochant une superbe deuxième place sur le sprint, à
Hochfilzen, ce qui lui avait permis de garder sa place pour l’étape
d’Annecy-Le Grand Bornand, où elle courrait à la maison. Mais c’est
juste après, durant la petite coupure fin décembre, qu’elle a su
que Paula Botet prenait sa place en Coupe du monde.
« J’ai appris tout de suite après la fin du
Grand-Bornand que je redescendais en IBU Cup, explique-t-elle.
Les fêtes de Noël ont été très dures. J’ai été très bien
entourée, donc j’ai réussi à me retrouver assez vite, heureusement.
J’ai pu repartir pour les premières IBU, qui se sont plutôt bien
déroulées, j’ai été très bien accueillie dans cette équipe. J’ai
retrouvé mes anciens coachs, une équipe très jeune et très
dynamique, l’ambiance est super et ça fait beaucoup de
bien. » Il ne lui reste plus qu’à briller sur les pistes
pour reprendre l’ascenseur dans l’autre sens…
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