Aimé Jacquet, la lourde condamnation
Avant de mener les Bleus au sacre
mondial en 1998, Aimé Jacquet a dû composer avec un complot ourdi
par L’Equipe.
La sortie d’Aimé Jacquet, quelques minutes seulement après avoir
vu ses joueurs offrir à la France sa première Coupe du monde grâce
à un incroyable succès 3-0 face au Brésil, est encore dans toutes
les mémoires. « Je ne pardonnerai jamais »,
lance-t-il à destination de L’Equipe.
« Une certaine presse a menti honteusement. Je n’ai que
mépris pour ces gens-là », poursuit-t-il, fustigeant
encore des « voyous, irresponsables, malhonnêtes et
incompétents» avant de parler de «monopole de l’imbécillité ».
La diatribe est sans concession et le public français prend fait et
cause pour l’ancien milieu de terrain, porté aux nues au même
titre que Zinedine Zidane ou Fabien Barthez.
L’Equipe tente bien de faire son mea culpa. Aussi sincère avait
été notre défiance il y a quelques semaines, aussi sincère est
aujourd’hui notre envie de féliciter Aimé Jacquet. Puisse-t-il
l’entendre ainsi », écrit le quotidien sportif. Mais le mal
est fait.
« Aimé Jacquet est un nul, il nous emmène dans le
mur »
Pierre Ménès, ancien reporter à L’Equipe, est revenu sur cet
épisode, assurant s’être ému avant le coup d’envoi de la Coupe du
monde de la campagne menée par le journal contre Aimé Jacquet.
« Un mois et demi avant le début de la Coupe du Monde, il
y a une grande réunion à L’Équipe, raconte-t-il dans une vidéo
postée sur sa chaîne YouTube. Arrive le moment où on a le droit
de poser des questions. Je lève la main et je dis, parce qu’on
sentait que L’Équipe avait déjà une position très anti-Aimé Jacquet
: ‘On a le meilleur gardien du monde, la meilleure défense du
monde, le meilleur joueur du monde. On a un groupe en carton-pâte,
donc il y a quand même une probabilité que tout ça se passe pas si
mal. Est-ce qu’on pourrait pas y aller un peu plus mollo sur la
campagne anti-Jacquet ?’. Et là on m’a dit ‘Ferme là, t’y comprends
rien, Jacquet est un nul, il nous emmène dans le
mur’. »
Cette sortie aura d’ailleurs de lourdes conséquences pour le
journaliste. « C’est pour ça que j’ai été écarté de la
couverture de l’équipe de France sur cette compète »,
assure-t-il avant d’affirmer qu’Aimé Jacquet avait toujours su
faire la part des choses.
« Évidemment derrière, à L’Équipe, il y avait vraiment
eu une ambiance très bizarre parce que les patrons qui avaient
initié cette campagne anti-Jacques étaient sur la sellette,
indique-t-il. Je sais qu’Aimé a toujours fait la part des
choses et a toujours été charmant avec moi. Il savait que j’étais
contre cette campagne anti-Jacquet. »
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