Miami: Le jeudi fou de Gaston

Hugo Gaston n’est pas près d’oublier le jeudi complètement fou –
mais surtout rêvé – qu’il a vécu sur les courts de Miami. Sorti au
deuxième tour des qualifications (par le Britannique Harris) dix
jours après avoir buté sur Hubert Hurkacz au deuxième tour du
Masters 1000 d’Indian Wells, le jeune joueur français de 24 ans
aurait dû en rester là.

Le Toulousain avait d’ailleurs refait sa valise et se trouvait
sur le point de quitter la Floride et la tournée américaine
lorsqu’il a appris que Kei Nishikori, qui aurait dû affronter son
compatriote Yoshihito Nishioka au premier tour, ne s’était
visiblement pas remis de l’enchaînement Indian Wells (défaite au 2e
tour contre Ugo Humbert) et Phoenix (défaite en demi-finales de ce
Challenger contre Fonseca) et avait préféré renoncer à Miami. Un
forfait de dernière minute qui a fait le bonheur de Gaston, repêché
en tant que lucky loser. C’est donc le 88eme au classement qui
s’est présenté jeudi face à Nishioka, qu’il avait battu lors de
leur unique confrontation jusque là, à Roland-Garros cinq ans plus
tôt.

Nishioka touché à l’épaule
gauche

Ce jour-là, Gaston, même pas 20 ans, s’était imposé en quatre
sets face au Japonais. Jeudi, l’ancien protégé de Marc Barbier a eu
besoin d’encore moins forcer. Après avoir perdu le premier set
(6-4), le 68eme mondial, plus apparu en compétition depuis son…
forfait avant son match contre Kecmanovic à Delray Beach, a en
effet… abandonné. Paradoxalement, Nishioka venait pourtant de
stopper l’hémorragie face à un Gaston qui menait alors 3-0 dans la
deuxième manche en remportant son premier jeu du set (3-1) ainsi
que son premier break de la partie lorsqu’il a préféré jeter
l’éponge et a ainsi laissé filer au deuxième tour le Français, qui
aurait peut-être dû se trouver dans l’avion au même moment et non
pas sur le court floridien.

Après un dernier smash slicé tout près du filet, le Japonais,
touché à l’épaule gauche et visiblement trop diminué pour
poursuivre cette rencontre de toute façon mal embarquée, a signalé
à l’arbitre qu’il préférait en rester là. Comme pour le forfait de
Nishikori, Gaston, grand chanceux de ce tournoi auquel il participe
pour la troisième fois de sa carrière, n’en demandait pas tant.